Ce mercredi, le Premier Ministre présentait, à l’Assemblée nationale, son discours de politique générale à l’issue duquel le vote de confiance était sollicité auprès des députés.

Je dois l’avouer sans fard, j’ai été agréablement surpris.

La méthode d’abord est vraiment renouvelée. Ce sont les partenaires sociaux qui, demain vendredi 17 juillet, auront la possibilité de tout discuter : la réforme de l’assurance chômage (dont nous pouvons peut-être conserver le volet d’indemnisation des indépendants), la réforme des retraites (dont seul le volet systémique est désormais prioritaire), la création d’un 5e risque pour la prise en charge de la dépendance et les modalités du plan de relance.

Au fond, je ne peux qu’exprimer ma satisfaction. La priorité absolue est, demeure et reste la lutte contre le chômage de masse. L’attention toute particulière accordée aux 700.000 jeunes qui vont entrer sur le marché du travail et auquel l’Etat promet un soutien important pour qu’ils ne soient pas les victimes de la crise est une autre bonne annonce. De la même manière, le renforcement de l’aide aux démunis, exprimé par cette mesure phare du ticket restaurant universitaire à 1 euro pour les étudiants boursiers dit aussi l’ambition sociale portée par cette nouvelle équipe.

Si j’ai été surpris, c’est par l’ampleur du plan de relance. Si cette promesse m’est agréable, c’est parce que l’Etat assume de prendre le chemin de la dépense publique, keynésianiste au service de la relance économique, mais surtout au service des français.

C’est ainsi de la dépense publique pour la formation professionnelle que nous avons largement réformée ou pour pérenniser l’activité partielle de longue durée.

L’investissement massif est aussi entièrement tourné vers la France des régions, celle que les parisiens se sont longtemps plu à appeler « province », avec la suppression des impôts de production, l’accélération de la rénovation urbaine et la priorité au programme pour les petites villes. Cette dépense publique est placée sous contrôle car il n’y aura pas d’aides d’État pour les entreprises qui distribueront des dividendes.

L’investissement massif concerne encore la transition écologique. En lieu et place des 15 milliards initialement prévus en 2017, 20 milliards d’euros supplémentaires viennent s’y ajouter. Ils seront employés à la rénovation thermique des bâtiments, la réduction des émissions des transports et de l’industrie, à la production d’une alimentation plus locale, au soutien de technologiques vertes. A cet égard, les promesses faites à la convention citoyenne pour le climat seront tenues puisqu’un moratoire est décrété sur les nouveaux projets de centres commerciaux en zone périurbaine, qu’un plan vélo significatif sera conduit et qu’une régulation de la publication sera ordonnée.

L’investissement massif concerne également l’Université et la recherche pour lesquelles une loi de programmation qui sera présentée d’ici fin juillet consacrera 25 milliards d’euros lors des dix prochaines années.

Ces objectifs viennent au surplus des réalisations que nous achevons pour le Ségur de la Santé et pour lequel j’écrirai au personnel des hôpitaux de la Vienne.

Enfin, la rénovation du contrat républicain conserve une place centrale dans le cœur des priorités que nous nous sommes fixées. Le renforcement des moyens humains, qui sera palpable à Poitiers avec 13 agents de police supplémentaires dès la rentrée 2020, sera encore amplifié. Le budget du Ministère de la Justice sera consolidé, les politiques d’aménagement des peines poursuivies, les juridictions de proximité pour garantir la sanction des incivilités du quotidien créées.

Sur la base de ces orientations, de la promesse d’affectation des nouveaux personnels recrutés dans l’administration dans les départements et non plus à Paris, j’ai voté la confiance.

Je me dois cependant d’exprimer un bémol quant à la promesse d’une loi luttant contre le séparatisme dont j’ignore les contours et dont j’ai la crainte qu’elle ne contribue davantage à la fracturation de la société qu’à sa réconciliation.

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