Mesdames, Messieurs,

Face à la crise sanitaire qui a frappé notre pays et qui continue de le toucher, vous avez été en première ligne. D’aucuns ont dit que vous étiez ainsi « les premiers de corvée ». Vous avez quoi qu’il en soit assumé le labeur le plus noble, pour lequel la nation tout entière a loué, salué, acclamé votre engagement.

Je sais que ces hommages et encouragements chaleureux vous sont allés droit au cœur. Je sais aussi qu’une grande incompréhension serait née si les responsables publics n’en avaient pas tiré toutes les conséquences.

En effet, depuis de nombreuses années, vous avez appelé à une profonde refonte de notre système de santé désorganisé dans son financement, son management, sa collaboration entre les services. Vous aviez dit votre exaspération en raison de la bureaucratie dans laquelle s’était noyée les hôpitaux publics, faute de concentrer les lieux de pouvoir et les décisions qui s’y prennent.

Si nous avions tenté de répondre à ce marasme notamment par le plan Ma Santé 2022, nous avons, majorité présidentielle et gouvernement, admis lors de la crise que nos efforts n’avaient pas été à la hauteur des enjeux. C’est pourquoi, dès le 25 mars dernier sur le parking de l’hôpital de Mulhouse, le Président de la République s’était engagé à conduire un vaste plan de revalorisation des carrières et des traitements ainsi que d’un investissement massif pour l’hôpital public.

Ce sont dans ces circonstances que le Ségur de la Santé a été organisé et qu’il s’achève, par la conclusion d’un accord majoritairement accepté par vos représentants prévoyant plus de 8 milliards d’euros par an dédiés aux métiers de la santé et aux établissements médico-sociaux. Cette somme sera mobilisée au bénéfice de près de 1, 8 millions de professionnels dont vous faites partie.

Il prévoit tout d’abord le recrutement de 15.000 nouveaux agents pour pourvoir les postes qui ne l’avaient jusqu’à présent pas été et pour mieux assurer les besoins et les remplacements.

Il procède à une amélioration de l’organisation du temps de travail pour donner des marges de manœuvre locales afin de construire les plannings ou de bonifier de 50% les heures supplémentaires réalisées dans le cadre des accords passés dans les établissements.

Mais cet accord reconnaît, avant tout, par la rémunération et par la revalorisation de vos carrières, l’utilité sociale de vos professions et de la protection que vous garantissez au pays.

Ainsi, si vous êtes l’un des 1,5 millions de professionnels paramédicaux ou non médicaux sur lesquels compte notre pays, votre rémunération augmentera de 90 euros au mois de septembre prochain, versée rétroactivement en janvier 2021, puis de 93 euros à compter du 1er mars 2021, soit un total de 183 euros net par mois.   

Si vous exercez parmi les 400.000 aides-soignantes et aides-soignants de notre pays, les 380.000 infirmières et infirmiers, les 50.000 professionnels médicotechniques ou 20.000 personnels chargés de la rééducation, vos grilles de rémunération seront révisées pour porter cette augmentation à plus de 200 euros nets par mois. Dans la durée, il s’agit de vous garantir des perspectives de carrière plus rapides afin de tenir compte de la spécificité de vos métiers et mieux rémunérées.


En outre, si vous la percevez, la prime d’engagement collectif sera portée à 100 euros nets par mois afin de renforcer les projets d’équipe concourant à l’amélioration de la qualité des soins. 

Si, comme 100.000 médecins, vous pratiquez en qualité de personnel médical, l’accord entérine la suppression des trois premiers échelons de début de carrière et en crée 3 nouveaux en fin de carrière.

La prime de « service public exclusif », sans dépassement d’honoraires, est revalorisée (actuellement comprise en 493 et 704 euros bruts selon l’ancienneté) et portée à 1.010 euros bruts par mois sans distinction. Cette revalorisation se fera en deux étapes, l’une en septembre prochain et la seconde en mars 2021. Il demeurera possible de choisir un exercice mixte entre l’hôpital et la médecine de ville, et des accompagnements vous seront proposés via des entretiens professionnels et la reconnaissance des activités non cliniques comme la recherche.

Enfin, si vous êtes de la nouvelle génération de soignants, les émoluments de base seront revalorisés de 5 à 10 % pour les internes, et à hauteur de 25% pour les gardes.

Il en va de même pour les étudiants des filières médicales dont les émoluments de base augmenteront de près de 50% chaque année entre la quatrième et la sixième année et qui percevront, une indemnité d’hébergement forfaitaire de 150 euros pour les stages en zone sous-dense. Les indemnités de stages des infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, manipulateurs d’électroradiologie médicale et ergothérapeutes seront, quant à elles, harmonisées et augmentées de 20%.

L’ensemble de ces revalorisations s’ajoutent aux mesures financières prises depuis le début du quinquennat et seront comprises dans le calcul des retraites.

Mesdames, Messieurs, ces accords constituent la première étape des conclusions du Ségur de la Santé. Ils seront bientôt complétés par des décisions couvrant l’ensemble des champs étudiés lors de ces consultations : transformation et revalorisation des métiers de ceux qui soignent, définition d’une nouvelle politique d’investissement et de financement au service des soins, simplification des organisations et du quotidien des équipes et fédération des acteurs de la santé dans les territoires au service des usagers.

Ces accords marquent aussi la volonté tout entière de la nation de reconnaître l’utilité sociale des femmes et des hommes qui comptent parmi nos premiers protecteurs.

Je reste à votre disposition et à votre écoute pour préciser ou compléter ces éléments que je souhaitais personnellement vous faire connaître. Je vous remercie pour l’attention que vous porterez à la présentation de ces mesures historiques.

Je vous prie de croire en l’expression de ma haute considération et de mon plus sincère respect.

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