Pourquoi je ne soutiendrai pas la proposition de loi “Garrot” ?

Alors que l’Assemblée nationale s’apprête à examiner la proposition de loi dite “Garrot”, visant à lutter contre les déserts médicaux, j’ai fait le choix de ne pas en être co-signataire. Si l’objectif affiché – garantir un égal accès aux soins sur l’ensemble du territoire – est légitime, le texte proposé manque sa cible et risque de produire l’effet inverse de celui recherché. Le cœur du problème est clair : la France manque de médecins. Ce déficit est particulièrement criant dans certaines zones rurales, mais touche également des centres urbains, y compris des villes comme Poitiers. Loin d’être une surprise, cette pénurie est le résultat de décennies de sous-dimensionnement de la formation médicale, que nous avons commencé à corriger avec la suppression du numerus clausus en 2018. 


Cette réforme majeure commence seulement à porter ses fruits. Les premières cohortes d’étudiants formés en nombre suffisant arriveront sur le marché du travail dans les prochaines années. Il serait donc prématuré – voire contre-productif – de restreindre dès aujourd’hui leur liberté d’installation. Le mécanisme central de la loi “Garrot”, qui consiste à interdire aux jeunes médecins de s’installer dans certaines zones jugées “suffisamment dotées”, pose de nombreux problèmes pratiques. Prenons l’exemple de la Vienne : selon les critères retenus, seule la commune de Loudun serait classée en zone déficitaire. Cela reviendrait à empêcher l’installation de nouveaux praticiens à Poitiers, Châtellerault, dans le Haut-Poitou ou les Vallées du Clain – des territoires pourtant confrontés à une réelle tension sur l’offre de soins. 


À Poitiers, les délais pour obtenir un rendez-vous chez un médecin généraliste s’allongent. Les spécialistes, notamment les dentistes, manquent cruellement. Peut-on décemment considérer ces secteurs comme “suffisamment dotés” ? Face à ces défis, notre territoire n’est pas resté les bras croisés. À Poitiers et dans l’ensemble du département, nous avons mis en place des solutions concrètes et collectives pour garantir à chacun un accès aux soins. 


Le Service d’Accès aux Soins (SAS) du CHU de Poitiers permet de mieux orienter les patients. Le Centre Médical de Soins Immédiats (CMSI) de la zone de la République assure la prise en charge rapide des demandes non programmées. Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), en lien avec les médecins libéraux, structurent une offre de soins de proximité. Ce maillage innovant intègre aussi la psychiatrie et les infirmiers. Il est aujourd’hui reconnu comme un modèle d’organisation territoriale. Faut-il vraiment casser ce qui fonctionne ? 


L’urgence est ailleurs : former davantage de soignants, améliorer leurs conditions d’exercice, mieux valoriser la médecine de proximité. C’est dans cette direction que nous devons concentrer nos efforts, en lien avec les élus locaux et les professionnels de santé. La coercition, en l’état, n’est ni une solution durable, ni une réponse adaptée à la complexité du problème.

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