Vous le savez, les dernières semaines ont été marquées par la réforme des retraites. Le texte a été étudié à l’Assemblée nationale, puis au Sénat, adopté en commission mixte paritaire, puis voté par le Sénat et adopté par l’Assemblée suite à l’utilisation de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution.

Je sais que cette réforme a suscité de vives tensions, des incompréhensions, parfois même des colères et j’ai voulu ici vous apporter quelques éclaircissements. 


Personne n’entreprend le report de l’âge légal de départ à la retraite par plaisir. Nous avions d’ailleurs initialement, en 2017, entrepris une réforme systémique fusionnant l’ensemble des régimes et allouant des points pour chaque euro cotisé. Cette réforme est extrêmement importante et devra être faite. Mais depuis 2020 et les nombreux soutiens financiers apportés durant la crise Covid pour sauver nos emplois, nos entreprises et nous protéger, notre situation financière s’est dégradée. Elle a rendu nécessaire une réforme qui dégage davantage de marges financières.

La vérité nous oblige à vous dire que contrairement à ce que soutiennent certains de nos opposants, nous n’avons plus de marges. Ces marges nous les avons déjà mobilisées. Nous avions créé, dans la loi de finances pour 2023, une taxe sur les superprofits des énergéticiens. Elle rapporte 26 milliards d’euros mais elle paie pour le bouclier tarifaire qui nous protège de l’augmentation du prix du gaz et de l’électricité.

Certes, nous ne sommes pas parvenus à convaincre de la nécessité de cette réforme. Pourtant, alors qu’il y a quelques décennies, nous comptions environ 10 millions de retraités dans notre pays, il y en a aujourd’hui 17 millions. Dans les années 2030, il y en aura 20 millions. C’est ce phénomène de vieillissement de notre population qui explique le besoin criant de changer nos règles.

Cette réforme est, c’est vrai, empreinte des efforts que nous sollicitions.

Peut-être aurions-nous pu choisir de baisser les pensions de nos retraités ? Nos retraités, aux pensions déjà modestes ne l’auraient pas supporté.  

Peut-être aurions-nous dû accepter de dire « tant pis » ? Acceptons que notre système soit déséquilibré. Mais là aussi, nous ne pouvons-nous résoudre à laisser le budget de l’État s’effondrer car on doit continuer de pouvoir investir dans nos services publics, notre école, notre santé.

Car ayons aussi en tête qu’en travaillant plus, nous augmenterons mécaniquement les cotisations, les impôts et donc les recettes qui permettront de financer de grands projets : l’investissement dans l’hôpital public, l’augmentation de 3 milliards d’euros de nos enseignants et personnels de l’Éducation nationale, le recrutement de 10.000 magistrats, greffiers et personnels de l’administration pénitentiaire ou encore le recrutement de plus de 8.000 policiers et gendarmes, la généralisation de la tarification sociale de l’eau, le Fonds vert pour la transition écologique, l’augmentation historique des bourses des étudiants (1/2 milliard d’euros)… Tant de chantiers sur lesquels nous nous sommes engagés et qui méritent que nous allions plus loin. La contribution des actifs permettra ces investissements qui amélioreront considérablement notre quotidien à tous ! Loin de dire que nous n’avons commis aucune erreur, j’ai voulu vous rappeler ces quelques points car ils constituent pour moi l’œuvre d’une honnêteté : celle de vous dire que j’accepte de prendre mes responsabilités en demandant à toutes et tous ces efforts quand bien même 4 Français sur 10 continueront de partir de manière anticipée.

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