L’intégration des citoyens étrangers dans un pays passe avant tout par le travail et par l’apprentissage et la maîtrise de la langue.
Si l’on considère parfois que la machine à intégrer est grippée en France, voire même qu’elle ne fonctionne plus, c’est pour plusieurs raisons. A Nantes je suis allé rencontrer les acteurs de l’intégration, celles et ceux qui œuvrent tous les jours pour mettre en œuvre notre politique migratoire, intégrer les citoyens étrangers nouvellement arrivés, et faire respecter notre droit.
En la matière, nous serons clairs. Ceux qui ne respectent pas le pacte social n’ont plus leur place sur notre territoire. Le texte présenté par Gérald Darmanin permettra d’être plus ferme avec les délinquants étrangers en exécutant d’avantage les obligations de quitter le territoire notamment.
Mais parce qu’il ne peut y avoir de fermeté sans une politique d’intégration ambitieuse, nous permettrons aussi à ceux qui travaillent dans notre pays et ne bénéficient aujourd’hui d’aucuns droits d’être régularisés. Cette régularisation de plein droit, encadrée, des travailleurs sans papiers dans les secteurs en tension est appelée des vœux de nombreux entrepreneurs qui ne parviennent pas aujourd’hui à répondre à la pénurie de main d’œuvre. Lors d’un échange direct avec des patrons nantais de différentes entreprises qui embauchent des travailleurs étrangers dans le BTP ou le secteur médical, j’ai pu me rendre compte de leurs attentes en la matière. Parfois même voudraient-ils que nous allions plus loin encore.
Ensuite, si l’on considère la machine à intégration grippée, c’est parce que l’on méconnaît parfois la façon dont elle fonctionne. A Nantes j’ai eu l’honneur de rencontrer les équipes de l’Office Français de l’Intégration et de l’Immigration (OFII). Véritables accompagnateurs d’un parcours d’intégration jonché d’embuches, complexe et parfois si lourd administrativement qu’il découragerait plus d’un d’entre nous, les agents de l’OFII contribuent à déterminer le meilleur parcours d’intégration : santé, logement, apprentissage de la langue, accompagnement vers l’emploi. C’est cette maison de l’intégration qui fait la force de notre modèle.
Enfin, si la politique migratoire et d’intégration est si difficile à mettre en œuvre c’est parce que son automatisation est encore très difficile. Engorgées par les dossiers, les préfectures peinent à respecter les délais et à répondre à toutes les demandes. Le contentieux autour de l’immigration submerge nos tribunaux administratifs. A Nantes, accueilli par Bernard Iselin, j’ai pu visiter un tribunal dans lequel près de 30 magistrats sur 50 sont occupés à plein temps par le contentieux sur les visas, l’asile, les obligations de quitter le territoire. La loi Asile et Immigration que nous étudierons prochainement permettra de réduire la pression en diminuant de 12 à 4 les recours possibles. La simplification des procédures est devenue essentielle.

