Monsieur le Ministre de l’Intérieur,

Madame la Ministre,

Il n’y a pas de sauvages en France.

Il n’y a que des citoyens.

Certains commettent des troubles graves à l’ordre public. D’autres des infractions pénales ou des meurtres qui peuvent être d’une extrême gravité.

Ils sont alors des prévenus. Jugés, ils deviennent des coupables. Certains d’entre eux même sont des récidivistes.

Mais il n’y a pas de sauvages en France.

Cette sémantique nous écarte de la promesse de réconciliation faite aux Français. Or, nous devons nous prémunir des outrances qui deviennent des outrages.

La mesure. Le respect. Le discernement.

C’est, le plus souvent, l’attitude de nos compatriotes, victimes de méfait.

C’est aussi le comportement que nous attendons de nos gardiens de la paix. A cet égard, je souhaite que vous puissiez vous exprimer sur les dérapages dénoncés au tribunal judiciaire de Paris.

La mesure. Le respect. Le discernement.

C’est ce que nous souhaitons aussi de la part des plus hauts représentants du Ministère de l’Intérieur. Parce que c’est aussi notre méthode ici à l’Assemblée depuis trois ans.

Grâce aux budgets élaborés par vos prédécesseurs – votés par nous – les effectifs de police et de gendarmerie ont considérablement augmenté. Il s’agissait de réparer les coupes claires opérées en 2007 et 2012, qui ont porté atteinte à la protection que nous devons à nos concitoyens.

De même, les moyens matériels et l’investissement immobilier ont été significativement accrus. Les caméras piétons, de nature à apaiser les relations entre la police et les citoyens ont été largement déployées.

Comme nous l’avons souhaité ici, les infractions mineures, mais détestables, vont bientôt faire l’objet d’amende forfaitaire pour rendre la réponse pénale véritablement efficace.

Comme vous le voyez, nous avons été jusqu’ici des soutiens actifs du Ministère de l’Intérieur. Mais ne gâchons pas nos bonnes décisions par de mauvais mots.

Dans un autre registre, vous avez annoncé une loi de lutte contre le séparatisme.

Pouvez-vous nous indiquer si votre projet se limitera à l’organisation du culte musulman en France en s’intéressant notamment au financement du culte, à la formation des prêcheurs ou encore à l’organisation de sa représentation.

A défaut, pouvez-vous nous dire si vous envisagez de nouvelles mesures de police administrative ou de police judiciaire. A mon sens, celles-ci ne seraient ni nécessaires, ni souhaitables compte tenu de notre arsenal juridique.

En effet, comme vous le savez, notre Assemblée s’est déjà pourvu :

  • de la loi pour la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme dont les mesures de police administrative ont été récemment reconduites jusqu’au 31 juillet 2021,
  • d’une loi comprenant des mesures judiciaires qui sera, et c’est heureux, bientôt contrôlée par le juge constitutionnel,

Je vous remercie.

Voir mon intervention à l’Assemblée nationale lors de l’audition du ministre de l’Intérieur

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