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L’école de Théo

By 7 septembre 2018juin 17th, 2020No Comments

 

Créer “tous les postes d’auxiliaires de vie scolaire pour que les jeunes enfants en situation de handicap puissent aller à l’école”. Voilà l’engagement pris, le 3 mai 2017, par le candidat Emmanuel Macron lors du débat d’entre deux tours. Cette promesse était d’autant plus formelle qu’elle était sa “carte blanche”, c’est-à-dire, sa minute d’expression libre qu’il a dédiée à la question du handicap et de l’inclusion.

Après le vote de notre premier budget, c’est dans les écoles de ma circonscription que j’ai voulu constater la réalisation de notre engagement. Le 7 septembre 2018, à l’école maternelle Charles-Perrault de Fontaine-le-Comte, j’accompagnais Théo, un enfant de 3 ans en situation de handicap, pour sa première rentrée.

Théo est un enfant en situation de handicap  qui, depuis sa naissance, s’est battu pour progresser en motricité comme dans son langage.

Pourtant, en raison des anciens dispositifs trop peu nombreux en effectifs, en heures, avec des personnels qui n’étaient pas suffisamment rémunérés, l’inclusion de Théo demeurait une question en suspens. Pourrait-il aller un jour à l’école ? Comme chaque enfant le peut, voire ou devrais-je dire le doit, puisqu’il s’agit d’une obligation légale.

C’est à ce moment que la politique prend son sens, qu’une ligne budgétaire trouve son intérêt, que des postes inscrits dans une loi de finances deviennent des accompagnateurs dans les écoles. Et pour 2018, ce sont 10.900 accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) qui sont en mesure de suivre au quotidien, d’épauler des enfants comme Théo. Cette volonté est un début car elle ne comble pas encore toutes les demandes des parents et des enfants qui souhaitent avoir accès à l’école. L’effort doit s’amplifier et il le sera. Les contrats devront être consolidés et ils le seront au dépend des contrats aidés trop précaires, trop partiels pour les agents qui en bénéficiaient.

Mais parce qu’accompagner Théo, ou d’autres élèves en situation de handicap, ne s’improvise pas, ces accompagnateurs, comme Odile à Fontaine, bénéficieront d’un minimum de 60 heures de formation afin d’accéder aux seules protections durables contre le chômage : les compétences.

Désormais, Théo a fait ses premiers pas à l’école. Mais nous ne souhaitons pas qu’il rentre chez lui lorsqu’il aura atteint l’âge d’aller au CP. Pas plus lorsqu’il sera en mesure d’entrer au collège. C’est donc tout un processus inclusif qu’il nous faut mettre en oeuvre. C’est aussi un parcours de vie qu’il nous faut penser.

C’est pourquoi, nous avons souhaité que Théo, lorsqu’il en aura l’âge puisse bénéficier d’une allocation adulte handicapé dont le montant a significativement augmenté pour être porté à 900 euros en 2019. Une aide qu’il lui sera plus facile de solliciter pour éviter les non-recours. C’est aussi pour Théo, que nous ferons évoluer le fonctionnement des Maisons Départementales des Personnes Handicapés (MDPH) en le simplifiant . En effet, les délais de réponse à une quelconque demande sont trop longs et la qualité des MDPH trop inégale.

Enfin, il y a différentes formes de handicap. Théo est en pleine possession de ses capacités intellectuelles et il doit avoir un égal accès à la citoyenneté. C’est pourquoi nous souhaitons que Théo vote et dans ce cadre, octroyer un droit de vote inconditionnel pour les personnes handicapées. Il n’est ni tolérable, ni compréhensible qu’en France, en 2018, près de 350.000 de nos concitoyens n’aient pas le droit de vote car un juge des tutelles les a déclarés inaptes à participer à la vie de la cité. Les arguments qui justifiaient cette disposition nous renvoient à des conceptions hors du temps qui interdisaient hier le droit de vote aux femmes. Nous mettrons fin à cette injustice.

A travers la rentrée de Théo, c’est donc une vie que nous souhaitons changer. Et à travers la sienne, celles de toutes les personnes handicapées et de leurs proches.

 

 

 

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