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Forces de l’ordre et citoyens : rétablir la confiance et retrouver l’ambition de la sécurité pour tous

By 8 février 2018juin 17th, 2020No Comments

 

Jeudi 8 février, le Ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a officiellement présenté une réorganisation majeure des forces de l’ordre de notre pays. La création de la police de sécurité du quotidien (PSQ) est la traduction concrète d’un engagement du Président de la République. Elle s’est construite en coopération étroite avec les acteurs de terrain, à travers une consultation en ligne à laquelle 70 000 agents (policiers et gendarmes) ont participé. Ses buts ? Réformer le lien qui unit les Français et les forces de police et renforcer les moyens dont elles disposent. Pour cela, le Gouvernement a poursuivi cinq objectifs et a dégagé des propositions concrètes pour transformer le quotidien. Ainsi, il est notamment prévu de supprimer les tâches indues qui détournent les policiers de leur mission première, rénover la procédure pénale ou encore introduire la forfaitisation de certaines infractions.

 

Une véritable transformation

La police de sécurité du quotidien, c’est avant tout trois constats : celui de l’inefficacité de nos politiques publiques en matière de sécurité, celui du manque de moyens de nos forces de l’ordre, celui, enfin, de l’inefficience de la politique du chiffre.

Ces mots se traduisent aussi dans la réalité vécue par les agents : l’inefficacité et le manque de moyens, ce sont les 12.500 postes de policiers et de gendarmes supprimés durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, entre 2007 et 2012. Des efforts ont été faits entre 2012 et 2017 avec la création de 8.500 postes. Ces créations n’ont pas compensé toutes les suppressions. De plus, elles n’ont pas uniquement concerné les forces de l’ordre affectées dans les commissariats et les brigades puisqu’il a fallu renforcer l’anti-terrorisme, les services extérieurs ou la lutte contre la cybercriminalité.

Ces constats sont aussi le reflet d’une inégalité criante : les plus défavorisés sont aussi ceux qui sont le moins bien protégés. Depuis la disparition de la police de proximité, des zones géographiques sont délaissées par les forces de l’ordre, par manque de moyen ou par difficulté d’accès. Cette absence, ou cette présence discontinue favorisent l’émergence de zones d’impunité où les petits délits, les intimidations, les incivilités, les violences verbales ou physiques faites aux femmes sont trop nombreuses et inacceptables.

Ces observations sur le quotidien des forces de l’ordre permettent par ailleurs d’identifier des lacunes dans le fonctionnement de notre administration. Est-ce normal que pour une heure sur le terrain, les agents aient à conduire une procédure administrative mobilisant près de sept heures de leur emploi du temps ? Est-ce à ces agents de gérer les procurations électorales, les gardes statiques devant les bâtiments publics ? La question des tâches indues et des emplois du temps surchargés méritait donc d’être posée, celle de l’évaluation de la pertinence des actions de protection par les seules statistiques (dite politique du chiffre) également.

 

Des objectifs ambitieux

Face à ce diagnostic implacable, des objectifs clairs ont été assignés à la police de sécurité du quotidien. Ils sont au nombre de cinq :

En premier lieu, il nous fallait permettre à la police et la gendarmerie de retrouver pleinement leur ambition d’assurer la sécurité et la lutte contre la délinquance. C’est chose faite en augmentant leur nombre (+10.000 postes sur le quinquennat), en multipliant, par la suppression des tâches indues, la présence de policiers et de gendarmes sur la voie publique, en simplifiant les procédures et en développant des moyens de sanctions immédiats par des amendes forfaitaires.

Mais il fallait aussi que la police soit davantage respectée par nos concitoyens. Outre les effectifs supplémentaires, c’est une rénovation de leurs outils (investissement d’un milliard et demi d’euros dans l’immobilier et d’autant dans l’équipement des agents). Les premiers crédits ont d’ores et déjà été votés lors du budget 2018. De nouvelles mesures d’anonymisation sur les procès-verbaux, de réaction en cas de mise en cause injustifiées des agents ou de prévention des suicides sont aussi prévues.

Cependant, nul ne peut prétendre que les territoires sont identiques. C’est pour cela que la construction d’une nouvelle police / gendarmerie implique la nécessité de la bâtir sur-mesure, adaptée aux territoires où elles interviennent. Ainsi, 60 quartiers de « reconquête républicaine » en zone police, et 20 départements pour les zones gendarmerie se verront affecter des agents supplémentaires, soit environ 15 à 25 agents par commissariat ou par groupement de brigades.

Plus globalement, la police et la gendarmerie seront aussi désormais connectées avec un renforcement du recours aux logiciels « NEO » qui permet de réaliser des contrôles en quelques secondes (là où ces derniers s’éternisaient de longues minutes auparavant). Pour contrôler l’action des agents et restaurer la confiance (notamment lors des contrôles d’identité), 10.000 caméras portatives seront déployées. Pour un gain de temps et d’efficacité, les plaintes pourront être pré-remplies en ligne, voire déposées depuis internet (pour les infractions à la carte bancaire par exemple), évitant ainsi 85.000 déplacements dans les commissariats et brigades.

Enfin, pour assurer pleinement son efficacité, la police et la gendarmerie doivent pouvoir nouer des partenariats : coopérer avec tous les acteurs locaux, renforcer les initiatives existantes, encourager l’engagement citoyen (réservistes de la garde nationale) et la participation aux missions de sécurité.

 

La Vienne, un département pilote

Au lendemain de son lancement, Madame Jacqueline GOURAULT, Ministre auprès du Ministre l’Intérieur, s’est rendue à Poitiers, dans le commissariat des Trois-Cités, situé au cœur de ma circonscription. Sa visite a été l’occasion d’échanges approfondis avec les représentants des forces de police locales quant aux difficultés rencontrées et à l’insécurité ressentie par les habitants.

La Vienne, à l’instar de nombreux départements, bénéficiera des nouveaux moyens mobilisés par l’Etat pour garantir la sécurité de tous ses habitants.

Déterminé à travailler avec toutes les instances policières présentes sur notre territoire, j’ai multiplié les déplacements à leur rencontre ces derniers mois. Ce fût le cas lorsque j’ai visité le Régiment d’Infanterie Chars de Marine en novembre 2017, ou encore lors de mon expérience au centre des opérations de la Gendarmerie 86 au début de l’année 2018, dont les équipes m’ont permis de participer à une patrouille de nuit et de mesurer la réalité de leur travail.

Plus encore, la Vienne est une terre d’innovation et d’expérimentation. Je souhaite ici saluer le travail du Général Jean-Jacques Taché, dont le groupement de gendarmerie bénéficie depuis quelques semaines du logiciel AMOCO, dispositif novateur qui permet de suivre en direct les patrouilles de gendarmerie et de proposer un service plus efficace à la population.

De même, lors de la visite à la brigade de Jaunay-Marigny, nous avons pu découvrir la dernière expérimentation testée par la Gendarmerie : un camping-car transformé en véhicule de patrouille, afin d’aller plus facilement à la rencontre de la population dans les communes où la présence des forces de l’ordre est moindre.

Ces outils locaux, poursuivant les mêmes visées que la police de sécurité du quotidien, pourront être reproduits dans les territoires qui présentent les mêmes besoins.

 

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